Un enfant vif, curieux, plein d’idées… mais en difficulté à l’école
C’est un paradoxe que beaucoup de parents connaissent bien. Leur enfant est intelligent, il comprend vite, il pose mille questions… et pourtant, à l’école, les difficultés s’accumulent : manque d’attention, lenteur, oublis, mauvaise gestion du matériel, résultats en dents de scie, remarques des enseignants.
“Il a du potentiel, mais il ne l’exploite pas.”
“Il pourrait réussir s’il se concentrait un peu plus.”
“Il est distrait, dans la lune.”
Et encore ça, c'est en mode "bienveillant" mais ici j'ai tellement entendu "ça va pas du tout", "il perturbe tout le groupe", "il va pas falloir que ça continue comme ça encore longtemps" (bah ouai ok mais je fais quoi ? On va pas le ramener à la maternité, un peu de bon sens enfin !)
Ces phrases, répétées année après année, finissent par peser. L’enfant perd confiance, les parents doutent, et l’école devient un sujet de tension à la maison.
Mais que se passe-t-il vraiment dans la tête d’un enfant TDAH à l’école ? Et pourquoi ce décalage entre intelligence et performances scolaires est-il si fréquent ?
TDAH et école : un environnement parfois inadapté à leur fonctionnement
L’école traditionnelle repose sur certains codes :
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Être attentif en groupe,
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Travailler en silence,
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Suivre des consignes longues,
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Organiser son matériel,
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Rester assis de longues heures.
Mais ces exigences, qui paraissent normales pour beaucoup, sont de véritables obstacles pour un enfant avec TDAH (certains enseignants sont de plus en plus formés et compréhensifs et ça change vraiment la donne !)
Le TDAH, ce n’est pas un manque de capacité intellectuelle.
C’est un trouble de la régulation de l’attention, de l’impulsivité, de l’organisation et parfois des émotions.
Un enfant TDAH peut être très intelligent mais ne pas réussir à entrer dans les cases scolaires. Pourquoi ?
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Il a du mal à filtrer les distractions : chaque bruit, chaque mouvement attire son attention.
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Il oublie ce qu’il doit faire en cours de route.
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Il a une pensée en arborescence, très créative… mais difficile à canaliser.
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Il réagit fort aux injustices, à l’ennui, à la frustration.
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Il peut avoir des troubles associés : dysgraphie, dyspraxie, anxiété, hypersensibilité...
Résultat : l’enfant décroche. Non pas parce qu’il ne comprend pas, mais parce que son cerveau fonctionne autrement.
Ce que certains enseignants ne voient pas toujours
Un enfant TDAH ne va pas forcément “mal”. Il peut être discret, gentil, curieux… mais à côté de la plaque dans son travail.
À l’école, ce qu’on évalue, c’est souvent :
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La capacité à suivre une consigne,
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La gestion du temps,
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La propreté du cahier,
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La participation dans les moments choisis.
Mais le TDAH perturbe toutes ces habiletés dites “exécutives”. Ce sont les fameuses fonctions qui permettent de :
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Planifier une tâche,
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Gérer le matériel,
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Maintenir l’attention,
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Passer d’une consigne à l’autre,
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Résister à l’envie de bouger ou parler.
Ces fonctions ne dépendent pas de l’intelligence pure, mais de la régulation neurologique.
Et c’est là que le TDAH frappe fort.
Un enfant TDAH peut comprendre la leçon… mais rater l’évaluation.
Il peut connaître la réponse… mais oublier de lever la main ou de recopier l’exercice.
Témoignage fictif inspiré du réel : Paul, 9 ans
Paul est en CM1. Il a été détecté TDAH récemment. Sa maîtresse dit souvent :
“Il est très éveillé, mais il ne termine jamais ses exercices. Il oublie sa trousse, il bavarde, il rêve. Pourtant, quand je l’interroge, il sait.”
À la maison, ses parents le décrivent comme :
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Passionné par les dinosaures et les sciences,
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Capable de retenir des détails incroyables,
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Sensible, plein d’humour… mais épuisé par l’école.
Le soir, Paul est en crise. Il pleure, il dit qu’il est nul, il ne veut plus y retourner.
Le problème, ce n’est pas Paul.
C’est le mariage compliqué entre son fonctionnement neurologique et les attentes rigides du système scolaire.
Quand l’intelligence masque les difficultés (et inversement)
Il existe un phénomène bien connu : le TDAH à haut potentiel ou TDAH chez les enfants “brillants”.
Ces enfants ont souvent :
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Une compréhension rapide,
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Une grande curiosité,
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Un sens critique développé,
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Une capacité à poser des questions pertinentes…
Mais aussi :
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Une difficulté à suivre les rythmes scolaires classiques,
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Une intolérance à l’ennui ou à la répétition,
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Une hyperémotivité,
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Des blocages face à des tâches jugées peu stimulantes.
Le danger ? L’enfant compense ses troubles par son intelligence, ce qui retarde le diagnostic. Et lorsqu’il n’arrive plus à compenser, tout s’effondre.
C’est souvent au collège que les parents découvrent l’ampleur du décalage. Le rythme s’accélère, les exigences montent, et les stratégies d’évitement ne suffisent plus.
Que faire quand son enfant TDAH décroche à l’école ?
Voici des pistes concrètes à mettre en place à la maison et avec l’école :
Demander un PAP ou un PAI adapté
Le plan d’accompagnement personnalisé permet d’aménager :
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Les temps d’évaluation (temps supplémentaire, consignes relues),
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Le matériel (autorisation d’ordinateur, fiches de repères),
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La posture (être au fond de la classe, bouger en silence…).
Aménager les devoirs à la maison
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Fractionner les tâches : une consigne = une action,
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Utiliser des minuteurs visuels,
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Donner du mouvement entre chaque activité,
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Laisser des supports visuels accessibles (checklists, pictos).
Valoriser les efforts, pas que les résultats
Un enfant TDAH a besoin de sentir qu’il progresse, même si les notes ne suivent pas toujours.
Exemples à valoriser :
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Il a pensé à prendre son sac,
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Il a écrit sans trop de fautes,
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Il s’est levé sans pleurer ce matin.
Rencontrer les enseignants avec une posture de collaboration
Plutôt que de demander une “faveur”, expliquer que votre enfant a besoin d’un cadre adapté pour exprimer ses capacités. Proposer des outils concrets. Partager des observations.
Explorer des outils concrets adaptés au TDAH
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Routines visuelles pour la préparation du matin et des devoirs,
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Casques anti-bruit en cas de fatigue sensorielle,
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Planificateurs colorés pour structurer les journées,
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Objets sensoriels pour canaliser sans déranger.
👉 Tu peux en retrouver une sélection ici :
Organisation et routines pour enfants TDAH
Ce que ton enfant a besoin d’entendre (et de ressentir)
🧡 Tu n’es pas nul.
🧡 Tu n’es pas paresseux.
🧡 Ton cerveau fonctionne autrement.
🧡 Tu peux apprendre. Mais pas toujours comme les autres.
🧡 On est là pour t’aider à trouver TON chemin.
Ces phrases simples, répétées avec sincérité, peuvent changer la trajectoire scolaire et émotionnelle d’un enfant TDAH. Elles construisent sa confiance. Et avec la confiance, l’enfant peut avancer.
En conclusion : intelligence + TDAH = un chemin atypique… mais plein de potentiel
Un enfant TDAH peut être brillant, créatif, sensible, drôle, vif… mais s’effondrer dans un système trop rigide, trop rapide, trop normé.
Ce n’est pas une fatalité.
Quand on comprend ce décalage, quand on outille l’enfant avec des repères visuels, des pauses, de la reconnaissance… il peut retrouver du plaisir à apprendre, et déployer ses talents à sa manière.
À l’école, tous les enfants ne rentrent pas dans les cases.
Mais ça ne veut pas dire qu’ils ne valent rien.
Juste qu’ils ont besoin d’un cadre différent pour révéler ce qu’ils ont dans la tête… et dans le cœur.
Tu veux aider ton enfant à moins décrocher ?
Découvre nos outils testés et pensés pour les enfants TDAH :