Le lien entre TDAH et sommeil est souvent sous-estimé. Pourtant, pour beaucoup de familles, les soirées sont parfois plus épuisantes que les journées : coucher interminable, agitation, multiples réveils… et tout le monde commence la journée déjà fatigué.
Dans cet article, on fait le point sur ce qui se passe réellement dans le cerveau d’un enfant TDAH la nuit, les principaux troubles du sommeil associés, les erreurs du soir à éviter et des solutions concrètes pour apaiser les nuits.
Sommaire
- Pourquoi le TDAH perturbe le sommeil
- Les types de troubles du sommeil les plus fréquents
- Ce qui se passe dans le cerveau TDAH la nuit
- Les signes qui doivent alerter
- Les erreurs du soir à éviter
- Des solutions concrètes pour apaiser les nuits
- Quand consulter un professionnel
- Conclusion
1. Pourquoi le TDAH perturbe le sommeil
Beaucoup de parents d’enfants TDAH le constatent : les journées sont intenses, mais les soirées… encore plus. Si tu ne connais pas les soirées qui n’en finissent pas, je t’envie sincèrement.
L’enfant peine à s’endormir, s’agite au moment du coucher, se relève, se réveille plusieurs fois dans la nuit. Et non, ce n’est pas de la mauvaise volonté ou un “caprice”.
Le lien entre TDAH et sommeil est bien documenté : jusqu’à 70 % à 90 % des enfants TDAH présentent un trouble du sommeil (Cortese et al., Sleep Medicine, 2009 ; HAS, 2024).
Un sommeil perturbé peut aussi aggraver les symptômes du TDAH : l’inattention, l’irritabilité, l’hyperactivité et les sautes d’humeur augmentent après une mauvaise nuit (Chevrota, 2020). Résultat : l’enfant semble “encore plus TDAH” alors qu’il est simplement épuisé.
2. Les types de troubles du sommeil les plus fréquents
Les recherches montrent plusieurs profils typiques de troubles du sommeil chez l’enfant TDAH (Spruyt & Gozal, 2011) :
- Difficultés d’endormissement : l’enfant reste éveillé plus d’une heure après le coucher, même s’il est fatigué.
- Sommeil fragmenté : micro-réveils fréquents, agitation nocturne, besoin de réassurance.
- Réveils matinaux difficiles : il faut plusieurs tentatives pour le sortir du lit, avec parfois des pleurs ou de grosses oppositions.
- Somnolence diurne : l’enfant baille beaucoup, a du mal à se concentrer, s’endort parfois à l’école ou en voiture.
- Troubles respiratoires : ronflements, apnées, respiration bruyante, parfois confondus avec un TDAH (Réseau Morphée, France).
Ces troubles ne sont pas anodins : un enfant qui dort mal n’a pas les mêmes capacités d’attention ni la même régulation émotionnelle qu’un enfant reposé (AASM/JCSM, 2023). Pour un cerveau déjà en surcharge, chaque heure de sommeil compte.
3. Ce qui se passe dans le cerveau TDAH la nuit
Le cerveau d’un enfant TDAH reste souvent “en marche” même au repos. Il a du mal à passer du mode action au mode récupération.
Son système d’éveil est plus actif : il peine à “débrancher” au moment du coucher (Konofal et al., 2010). Tu peux avoir l’impression qu’il est “crevé mais survolté” en même temps.
Parmi les mécanismes impliqués :
- Décalage de production de mélatonine : la fameuse hormone du sommeil est sécrétée plus tardivement, ce qui retarde naturellement l’endormissement (CADDAC, 2020).
- Hypersensibilité sensorielle : le moindre bruit, un rayon de lumière sous la porte, un tissu qui gratte… peuvent suffire à réveiller ou empêcher l’endormissement.
- Comorbidités : anxiété, douleurs, troubles digestifs ou respiratoires peuvent accentuer l’agitation nocturne et les réveils.
- Médicaments stimulants : certains traitements peuvent retarder l’endormissement si la prise est trop tardive dans la journée (ScienceDirect, 2025).
Le lien entre TDAH et troubles du sommeil est bidirectionnel : un mauvais sommeil renforce les symptômes du TDAH, et le TDAH empêche un bon sommeil (BMJ Open, 2022). C’est un cercle vicieux qu’il vaut la peine de casser.
4. Les signes qui doivent alerter
Tous les enfants dorment mal de temps en temps. Mais certains signaux doivent t’alerter sur un trouble du sommeil plus installé :
- Endormissement très long malgré la fatigue.
- Réveils multiples ou cauchemars fréquents.
- Difficulté à se lever le matin, irritabilité importante au réveil.
- Crises plus fréquentes le soir, au coucher, ou dans la journée à l’école.
- Ronflements forts, pauses respiratoires, respiration bruyante la nuit.
Si plusieurs de ces signes durent depuis plus d’un mois, surtout chez un enfant déjà TDAH, il est important d’en parler au médecin. Le sommeil fait partie intégrante de la prise en charge.
5. Les erreurs du soir à éviter
Même avec les meilleures intentions, certaines habitudes de soirée peuvent aggraver les problèmes de sommeil chez l’enfant TDAH :
- Les écrans tardifs : la lumière bleue bloque la mélatonine et retarde l’endormissement (BMJ Open, 2022).
- Les horaires irréguliers : le cerveau TDAH a besoin d’un cadre stable. Des heures de coucher très variables perturbent son horloge interne (on peut évidemment profiter certains soirs sans culpabiliser, heureusement).
- Les discussions stressantes : reproches, devoirs, conflits ou sujets anxiogènes juste avant le coucher augmentent la charge émotionnelle et retardent le sommeil.
- Une chambre trop lumineuse ou trop chaude : le confort sensoriel est crucial. Un environnement sur-stimulant empêche le cerveau de se poser.
- Le sucre tardif : boissons sucrées, desserts très sucrés ou grignotage tardif stimulent puis épuisent, créant des montagnes russes d’énergie.
6. Des solutions concrètes pour apaiser les nuits
1. Mettre en place une routine claire
Le cerveau TDAH adore la prévisibilité. Plus la soirée est structurée, plus l’enfant sait ce qui va se passer, moins il a besoin de résister.
L’idée n’est pas de tout contrôler, mais de créer des rituels simples et identiques chaque soir :
- Douche ou bain.
- Pyjama + brossage des dents.
- Petit moment calme (lecture, temps de discussion, câlin).
- Lumière douce, puis coucher.
Tu peux t’aider de supports visuels (pictogrammes, routines illustrées) pour rendre ces étapes plus concrètes pour ton enfant TDAH.
2. Créer une ambiance sensorielle apaisée
Pour un enfant TDAH hypersensible, chaque détail compte. L’objectif est de réduire les stimuli inutiles et de renforcer les signaux de calme :
- Une lumière tamisée plutôt que des plafonniers agressifs.
- Une température douce (18–20 °C) pour favoriser l’endormissement.
- Le moins de bruit possible (portes fermées, TV éloignée, etc.).
Les veilleuses à projection lente peuvent aider certains enfants à se concentrer sur un stimulus visuel doux et répétitif, ce qui favorise un apaisement progressif du système nerveux.
3. Diminuer la stimulation lumineuse
Idéalement, les écrans (tablette, téléphone, console, TV) devraient être éteints au moins une heure avant le coucher.
Tu peux les remplacer par :
- Des activités calmes : dessin, puzzles simples, jeux de société courts.
- Une histoire lue ensemble.
- Une musique douce ou un bruit blanc discret.
L’objectif est d’envoyer au cerveau un message clair : “la journée se termine, on passe en mode repos”.
4. Respecter les rythmes biologiques
Un coucher et un lever réguliers favorisent la sécrétion naturelle de mélatonine et stabilisent l’horloge interne de l’enfant. Même le week-end, garder des horaires à peu près similaires peut faire une vraie différence.
Avec le temps, l’enfant se cale sur un rythme plus stable et prévisible, ce qui diminue les luttes au moment du coucher.
5. Vérifier la respiration
Des ronflements forts, une respiration irrégulière ou des pauses respiratoires doivent amener à consulter. Certaines apnées du sommeil chez l’enfant peuvent être directement à l’origine de troubles de l’attention et d’un comportement agité dans la journée.
Le Réseau Morphée (2020) et la HAS (2024) rappellent l’importance de dépister ces troubles respiratoires du sommeil chez l’enfant, en particulier quand un TDAH est déjà posé ou suspecté.
6. Parler au médecin avant tout complément
Des essais montrent que la mélatonine peut aider certains enfants TDAH à s’endormir plus vite, surtout lorsqu’elle est associée à une bonne hygiène du sommeil (Van der Heijden et al., 2007 ; PMC3380754, 2012).
Mais elle ne doit jamais être donnée sans avis médical : le dosage, le moment de la prise et la durée du traitement dépendent de chaque enfant, de son âge, de son poids et de son profil de sommeil.
Avant d’envisager la mélatonine, il est indispensable de travailler d’abord sur :
- Les routines du soir.
- L’environnement sensoriel.
- La gestion des écrans et de la lumière.
7. Quand consulter un professionnel
Voici quelques situations où il est important de demander un avis médical pour le sommeil d’un enfant TDAH :
- Si les troubles du sommeil durent depuis plus de trois mois malgré des routines adaptées.
- Si la fatigue dans la journée est intense ou s’accompagne de troubles respiratoires.
- Si l’enfant semble très anxieux, triste ou angoissé à l’idée d’aller dormir.
- Si tu soupçonnes une interaction avec un traitement déjà mis en place.
Les pédiatres, neuropédiatres ou centres du sommeil peuvent proposer des examens (polysomnographie, oxymétrie, etc.) pour mieux comprendre l’origine des troubles et adapter la prise en charge.
8. Conclusion
Le sommeil d’un enfant TDAH est un vrai défi, mais ce n’est pas une fatalité. Comprendre ce qui se joue dans son cerveau la nuit permet déjà d’être plus indulgent envers lui… et envers toi.
Avec un cadre rassurant, des transitions douces, des routines visuelles et un environnement sensoriel adapté, les nuits peuvent progressivement devenir plus paisibles. Ton enfant ne “fait pas exprès” de dormir mal : son cerveau a simplement besoin d’un peu plus de soutien pour se poser.
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🔎 FAQ – TDAH et sommeil chez l’enfant
1. Mon enfant TDAH ne dort pas, que faire ?
C’est une situation très fréquente. Un enfant TDAH a souvent du mal à “couper” son cerveau le soir : pensées en boucle, excitation, peur de manquer quelque chose, anxiété…
La clé, c’est une routine stable (mêmes horaires, mêmes étapes répétées) et une ambiance calme et prévisible.
Tu peux par exemple :
- Baisser la lumière 1 heure avant le coucher.
- Limiter les écrans en fin de journée.
- Proposer une activité apaisante (lecture, veilleuse, musique douce).
Si le problème persiste plus de trois mois malgré ces ajustements, n’hésite pas à en parler au médecin pour explorer une cause physiologique ou émotionnelle (anxiété, troubles respiratoires, douleurs, etc.).
2. Le TDAH empêche-t-il de bien dormir ?
Pas toujours, mais très souvent. Les recherches montrent que jusqu’à 90 % des enfants TDAH ont un sommeil perturbé.
Leur cerveau reste en alerte, même quand ils sont épuisés. Ce n’est pas un refus de dormir, mais une forme d’hyperactivation neurologique.
C’est aussi pour cela qu’ils ont besoin de repères visuels, de routines et de rituels clairs qui signalent au cerveau : “on passe en mode repos”.
3. Pourquoi mon enfant TDAH s’endort-il si tard ?
Chez beaucoup d’enfants TDAH, le cerveau produit la mélatonine plus tardivement que chez les autres enfants. On parle alors de décalage de phase du sommeil : l’enfant n’a tout simplement pas sommeil à l’heure “normale”.
Dans ce cas, avancer brutalement l’heure du coucher ne fonctionne pas toujours. Mieux vaut créer une progression douce vers le calme :
- Lumière tamisée en fin de journée.
- Repas du soir léger.
- Pas d’écran avant le coucher.
- Un repère visuel apaisant (veilleuse projecteur, par exemple) qui aide le cerveau à se poser.
4. La mélatonine aide-t-elle les enfants TDAH à mieux dormir ?
Plusieurs études montrent que la mélatonine peut réduire le temps d’endormissement chez certains enfants TDAH, surtout lorsqu’elle est combinée à une bonne hygiène du sommeil (PMC3380754, 2012).
Mais elle ne doit jamais être donnée sans avis médical. Le dosage, le moment de la prise et la durée dépendent de chaque enfant.
Avant d’envisager la mélatonine, il est recommandé de :
- Structurer les routines du soir.
- Améliorer l’environnement de sommeil.
- Limiter les écrans et les excitants (sucre, activités très stimulantes).
5. Comment aider un enfant TDAH à se calmer avant de dormir ?
- Crée un rituel identique chaque soir : lavage, pyjama, histoire, veilleuse… plus c’est répétitif, plus c’est rassurant.
- Utilise une lumière douce et stable (évite les lumières blanches froides trop agressives).
- Instaure un moment de “blabla calme” avant de dormir pour évacuer les pensées, les peurs et les petites tensions de la journée.
- Prévoyez un temps de transition d’au moins 30 minutes sans excitation (pas de jeux vidéo, pas de conflits, pas de devoirs à la dernière minute).
- Évite les discussions stressantes juste avant le coucher (notes, comportement, tensions familiales).
Et si ton enfant a besoin d’un repère visuel rassurant, tu peux t’appuyer sur une veilleuse projecteur apaisante : pour beaucoup d’enfants TDAH, ce type d’outil sensoriel aide vraiment à faire la transition entre l’agitation de la journée et le calme de la nuit.